Sur la France juive de Drumont


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  • Parfois, les coincidences sont étranges. Si l’actualité incite à considérer les juifs comme une véritable crapule, ce n’est pas ce qui m’a poussé à lire La France Juive de Drumont. A la base, dans mon quatuor de penseurs préférés, on a Bernanos, Péguy, Maurras et Barrès dans cet ordre. Et comme je suis en train de lire l’oeuvre de Bernanos, je suis tombé sur sa Grande peur des bienpensants, un livre assez magistral, plein de verve, un courage qui a toujours rendu Bernanos unique et une liberté de ton qu’on ne trouve plus que chez les portés disparus de l’ancienne France.

    La Grande peur est un livre dédié à la défense de Drumont et de sa France juive. Autant dire que quand l’un de mes penseurs phares dédie un livre à quelqu’un qui s’incarnait lui-même comme le porte-flambeau de l’antisémitisme en France, alors j’ai voulu lire ce Drumont qui a été effacé de l’histoire de France et de sa littérature. Même si son livre a été un best-seller quand il est sorti en 1886, il a enflammé la France entière pendant 1 ou 2 ans et les juifs et leurs alliés ont fait en sorte de l’effacer à jamais. En fait, la version que j’ai trouvé est une vieille version numérisé à l’ancienne qui contient même une écriture manuscrite à la marge du propriétaire qui avait eu le livre en papier, vu ses notes, il n’aimait pas trop les juifs !

    Drumont s’est battu toute sa vie pour ses idées et il mourra en 1917, reclus, assez endetté et considérant qu’il avait perdu le combat qu’il avait mené toute sa vie. Mais Drumont a aussi écrit d’autres merveilles comme la Fin d’un monde ou encore Mon vieux Paris qui vous tire les larmes aux yeux, imaginant ce Paris qui n’existe plus que dans les livres des rares imaginaires qui croyaient en une certaine idée de l’ancienne France.

    Le titre du livre ne devrait pas vous étonner sur le contenu. Aujourd’hui comme à l’époque, aucune ligne ne passerait. Drumont s’est battu toute sa vie entre les procès et les duels. Il a combattu des dizaines de personnalités, venus défendre les juifs becs et ongles. Il s’est même battu contre Clemenceau, ce dernier étant un tireur hors pair, réussira à le rater à trois reprises. Sur les commentaires qui sont faits sur la France juive, on est très loin de l’immondice de Céline et de son Bagatelle pour un massacre. Céline a été un lâche de son vivant et après sa mort. Bagatelle est un livre secret qui ne sortira qu’après sa mort.

    Drumont publiera le sien de son vivant en sachant pertinemment qu’il va tout perdre et qu’une grande partie de l’élite française sera contre lui. Et la France juive, honnêteté oblige, transpire l’antisémitisme à chaque page, mais il recèle un amour violent, un appel aux morts, un appel à l’ancienne France, ancienne France qui avait traité les juifs comme des Étrangers avec un E majuscule comme le disait Maurras. Ce que Drumont reprochait aux juifs est qu’ils ont permis aux puissances de l’argent de s’installer en France et de la piller corps et âme. Le culte de l’argent, de la spéculation, de la rapine où l’acte le plus mauvais est considéré comme de la vertu, Drumont l’inpute aux juifs. Beaucoup ont analysé la France juive comme la France oligarchique et de nombreuses situations décrites par Drumont et par Bernanos sont tristement d’actualité, pas parce que les juifs sont encore au pouvoir en France, mais parce que l’ancienne France, qui dédaignait l’argent comme le disait Péguy dans sa propre merveille L’Argent, a disparu.

    Mais Péguy n’y associe pas du tout les juifs contrairement à Drumont. Pour le vieux maitre, cette avidité sans fin sur l’argent et ce parasitisme constant où on gagne des milliards sans rien produire, n’est pas le leg de la France de plusieurs siècles, c’est l’arrivée des juifs qui considèrent tous les pays et toutes les nations comme un hotel, des nomades perpétuels, les maisons les plus solides ne sont que des tentes à leurs yeux tandis que pour un français, une tente volant au vent peut devenir une maison pour l’éternité.

    Pour Drumont, le juif est un nouveau venu en France, des moeurs différentes, une culture différente et c’est totalement incompatible avec le peuple de France, surtout de l’ancienne. Ils les considèrent comme des sémites qui concernent aussi les arabes. Et c’est sous ce prisme qu’on peut relire Drumont, car s’il vivait aujourd’hui, il serait horrifié par l’immigration de masse, il aurait ajouté deux volumes de plus à son livre avec la France musulmane et la France africaine. Même si on pourrait le taxer de raciste, puisque c’est une excuse facile pour les idiots et les intellectuellement faibles, c’est juste que pour Drumont, la France doit se protéger des étrangers quel qu’ils soient, surtout s’ils modifient la société française en profondeur parce qu’il n’y a que des esprits malades qui trouvent normal de vénérer un veau d’or.

    Et pour différencier que ce sont deux races différentes, appelés à ne jamais s’entendre et à répandre une haine du christianisme dans tous les coins, Drumont va dresser méthodiquement un profil du juif et il n’est pas très glorieux. Là, on peut dire qu’il utilise des tropes antisémites. Il va systématiquement dépeindre le juif comme une racaille et un sauvage. Le juif pue, ne gagne sa vie que par l’usure, utilise tous les coups bas pour accéder au pouvoir. Evidemment, on a le sexe, le nombre de juives qui ont accédés à des titres de noblesse en vidant les bourses de ces messieurs, est assez affolant. Et Drumont va mettre le doigt sur plusieurs choses concernant des juifs.

    Quasiment 140 ans après la parution de ce livre, pouvez-me dire combien il y a de juifs en France ? Les chiffres officiels parlent de 650 000. Mais étrange, c’est un chiffre qui ne bouge pas avec les années. Pour une raison simple, à cause de leur nature, beaucoup de juifs n’affichent pas leur race. Saviez-vous qu’Elisabeth Borne est juive, qu’on considérant la représentation juive en France à 1 %, on trouve bizarrement plus de 60 % dans les médias, la culture et la politique ?

    Et ce qui stupéfie avec la France juive de Drumont est la quantité de références et de notes de bas de page. Bernanos recense 3000 noms cités par Drumont et donc, on n’est pas dans un pamphlet exutoire et un défouloir comme celui de Céline, Drumont a passé des années à se documenter et à comprendre que le juif aspirait la substance de la société française à l’ancienne pour la remplacer par une tribu sémite et un modèle protestant anglo-saxon qui ne pouvait que détruire ce pays. Et dans la Grande peur, Bernanos ne fait pas que défendre les idées de Drumont, c’est surtout un livre sur un homme qui s’est battu toute sa vie, qui n’a jamais lâché et qui va s’apercevoir petit à petit que son combat est perdu d’avance.

    Drumont le disait lui-même, son livre serait soit une renaissance ou un testament et le futur minable de la France actuelle nous dit que c’est la seconde prophétie qui était vraie. Ses dernières années ont été celle de la descente aux enfers, la désillusion. L’incendie de l’affaire Dreyfus, la Première guerre mondiale où bizarrement, les mêmes juifs, qu’on voyait partout dans les cercles de l’élite française, avaient disparus du front jonché de cadavres. Même si des juifs se sont battus comme ce gamin cité par Bernanos qui raconte comme “il allait leur montrer comme se bat un juif” pour effacer l’image du juif couard qui a collé à ce peuple depuis des siècles. Il est difficile de les accuser de lâcheté alors qu’ils ont supporté la persécution pendant 4000 ans.

    Les juifs essaient de cacher depuis des siècles sur le fait qu’ils n’ont rien en commun avec la civilisation occidentale. Et ce n’est ni bien ou mal, c’est juste un constat qui explique la méfiance millénaire des chrétiens et des occidentaux à leur égard. Ils sont autre, comme les musulmans et les différentes ethnies africaines. Ils ont leurs coutumes et vous avez les vôtres. Et à chaque fois qu’Israel, cette surinfection que l’Occident a créé de toutes pièces, pour se débarrasser des juifs d’Europe, surgit, alors on se rend compte que la haine contre les juifs reprend de plus belle. Une haine aussi immédiate et naturelle ne peut pas s’expliquer par des raisons purement racistes, la question juive en France restera toujours épineuse, à chaque occasion, cela surgira comme une mine antipersonnel, car je le répète et Drumont lui a dédié son oeuvre majeure en deux volumes qu’on peut résumer par la phrase : “Ils ne seront jamais des vôtres.”

    Houssen Moshinaly

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