Suicidez-vous en silence dixit Macron


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  • En tant que Freelance, la solitude est un fardeau qu’on doit supporter seul, personne ne peut comprendre. Les gens vont au travail le matin, discutent et l’interaction est comme une rivière qui coule et qui alimente la société. Celui qui travaille chez lui, a un besoin crucial de sortir. C’est pourquoi, je fais toujours un tour le matin et une fois par semaine, je sors en ville que ce soit pour une raison ou simplement pour la gambadade.

    Les deux confinements que nous avons eu dans le coin, m’a touché plus que les autres. Car ces sorties, c’était essentiel. Aujourd’hui, tout est redevenu normal, mais comme toutes les vilaines blessures, ça laisse des traces. Le suicide a subi une hausse vertigineuse en France avec 12 % de la population qui a pensé à se tuer. 12 % des confinés, mais c’est la même chose. Sur ces 12 %, les études montrent qu’entre 10 et 20 % passeront à l’acte et qu’environ 5 % réussira. Oui, parce que le suicide est plus difficile que dans les livres de Sepuku.

    Un entonnoir génocidaire qui laisse à penser que les suicidés seront peu nombreux, mais on parle quand même de 3 500 à 8 000 morts en plus. Et ça, ce n’est que le début. Le confinement combiné au mensonge de l’entrepreneuriat a ruiné les petites gens et une balle dans la tête est toujours plus délicieuse qu’un nouveau rappel du pire des rapaces sur terre avec le huissier.

    Et dans cet occident infantilisé, le suicide est envisagé avec des grimaces et des regards effrayés. De pauvres hères qui n’ont jamais compris que la décision de sa propre mort est la notion la plus souveraine qui existe. J’ai tenté de me suicider une fois, c’était il y a très longtemps, dans une autre vie. Beaucoup de problèmes à droite et à gauche et le sentiment qu’on ne trouve pas la sortie, ce n’était même pas une question d’argent. J’ai acheté du raticide, j’ai attendu le soir, j’ai pensé à écrire une lettre, mais on ne comprendrait rien. Et j’ai bu tout le raticide avant de me coucher.

    2 heures plus tard, je me réveille avec un terrible mal de ventre et je dégueule, le corps humain est vacciné contre le suicide, il se défendra par tous les moyens. Le matin, je me réveille avec cette douleur impossible dans le bide. Ma mère, paix à son âme, qui soupçonne quelque chose, m’emmène voir la médecin dans le voisinage. Elle pense aussi comprendre et elle me donne simplement de quoi dormir. Je ne suis pas mort, mais pendant 3 semaines, j’ai pensé que quelqu’un agrippait mes entrailles et tirait dans tous les sens, je sentais des poignards sortir de mon ventre à toute heure.

    Résultat, j’ai mis l’option suicide dans un tiroir que j’ai condamné avec de la superglue à 9 euros, j’ai brulé le tiroir et je n’y jamais plus pensé. Par dessus, je suis un croyant et si un ange après ma mort me dit :”Ben écoute, dans mon formulaire, tu as droit au paradis, mais c’est interdit aux suicidés”. On peut dire que je serais bien baisé. Une tentative de suicide ratée vous raccroche à la vie par tous les moyens. Mais rien ne vous empêche d’essayer, car votre vie ne vous appartient pas. Vous ne choisissez pas votre naissance, votre famille, votre pays, votre couleur de peau ou la grosseur de vos fesses, mais vous être libre de choisir entre mille sorties possibles.

    Dans notre monde, le suicide est condamné par les deux, d’un coté les prostituées en blouse blanche qui veulent vous garder en vie par tous les moyens, car cela remplit leurs poches et de l’autre, les religions pour la damnation éternelle. Et vous avez aussi le milieu, le plus crasse et le plus débile qui vit sa vie comme s’il était immortel.

    Deux hommes m’ont réconcilié avec la mort, Marc Aurèle et Sénèque. En un paragraphe, Marc Aurèle m’a donné la sérénité vis à vis de la vie et de la mort qu’on soit croyant ou non, qu’il y ait quelque chose après ou non. Mais Sénèque a sans doute écrit l’un des essais les plus magistraux sur l’intérêt du suicide. Et ce qu’il dit si ce n’est jamais OUI ou NON, mais les exemples donnés par Sénèque il y a 2 000 ans sont toujours valables aujourd’hui. Sur les 3 exemples qu’il donne, il justifie le suicide dans deux d’entre eux, celui de Socrate serait injustifié s’il l’avait fait. Socrate a préféré attendre la mort parce que c’est Socrate.

    En quoi, la philosophie peut vous aider alors que vous êtes déspéré dans votre appartement miteux et que les factures s’amoncellent. Que le loyer n’est pas payé, que le frigo est vide et que tout le monde vous considère comme superflu, car c’est l’opposé de l’essentiel qui a le droit d’ouvrir. En rien, pour dire que depuis des milliers d’années, Sénèque a tranché sur la question de la mort vous appartient totalement. Vous voulez vous suicider, allez-y, vous ne voulez pas vous suicider, allez-y. Vivre d’expédients est une infamie. Et l’expression la plus abominable de notre vie est : “Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir”, mais à quel prix, mon mignon, pour une brioche rassie que le macroniste va te jeter parce qu’il a pitié de toi.

    Mais de l’extérieur, c’est différent.

    Car nous avons des faibles d’esprit qui disent que le suicide dans ces conditions est simplement une issue quand on est acculé. On n’est pas dans la mort à l’Antique où la sortie est noble et sans entraves. Sénèque parle précisément du cas où la vie n’a plus rien à vous offrir et ne rêvez pas, demain ne sera pas meilleur qu’aujourd’hui. La noblesse de la mort est dans la décision de le faire et non dans les raisons qui poussent à le faire. Même la mort la plus immonde est préférable à une délicieuse torture et humiliation.

    Macron, les prostituées en blouse blanche, les Lumières, la raison tyrannique vous ont poussé au suicide. Mais nous, de l’extérieur, nous le considérerons comme une meurtre. C’est un génocide organisé et orchestré. Et c’est la subtilité de ce type de suicide. Pour l’individu, la gloire est dans la mort, partez en paix si c’est votre choix. Mais ceux qui restent doivent demander la justice pour un meurtre, un meurtre de sang froid, préparé dans des salons feutrés remplis de péteux et de pétasses qui n’ont jamais eu à travailler une seule minute de leur vie.

    Nous, qui restons, nous ne considérons pas que vous vous êtes suicidé, mais que vous avez été assassiné par le système, les médias et la fange pleine de merde dans laquelle on patauge à longueur de journée. Un jour viendra où la machette et le bidon d’essence parleront et vengeront votre meurtre.

    Houssen Moshinaly

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