Redevenir des enfants

En lisant les grands cimetières sous la Lune, Bernanos nous incite à redevenir des enfants. Une référence à Sainte Thérèse de Lisieux, une enfant, qui nous a légué le fait que nous serons jugés par les enfants. Contrastant avec ce que je disais sur l’adulescence dégénérée, ce n’est pas forcément une mauvaise voie à suivre. Les enfants sont frais et leurs réactions sont immédiates. Ils ne tournent pas autour du pot, soit c’est oui, soit c’est non.

Face à des injustices, l’enfant se rebelle instantanément passant de la réaction à la révolution. Le problème est que nous sommes vieux quel que soit notre âge, le vieux courbe l’échine, considérant même que c’est du courage. Tout accepter, tout subir, du moment qu’on survit. Accepter d’être brimé, humilié, flagellé, insulté par des blancs-becs sortant des écoles de commerce, les yeux et la tête remplis de tableaux Excel, n’ayant jamais vécu, ne vivront jamais.

Face à un propriétaire véreux qui fait subir l’enfer à ses locataires, le vieux baisse les yeux, l’enfant lui jette une grenade aux pieds. La jeunesse enfantine, explosive, enjouée de sang et de violence innocente, c’est ce qu’il faut à cette génération, Bernanos le disait déjà au 20e siècle et nous n’avons pas encore suivi son conseil. L’Occident est vieux, les nouveaux-nés sont déjà vieux des réflexes ancestraux de l’obéissance et de la soumission. Dès la maternelle, on les conditionne à être obéissant, l’explosivité enfantine à été maté par la machine, les codes, les méthodes, des carcans bureaucratiques et technocratiques.

Redevenons des enfants et faisons tout exploser.