Les charognards en blouse blanche
Dans les cités lointaines, blanches comme une neige antispetique. Les charonards rodent. Souriant de toutes leurs dents carnassiers, des écuyers du cavalier pestilentiel, dans une ode à l’infamie. Rites impies les accompagnent et ils sont toujours propres sur eux. Un corps lavé avec les plus belles promesses du monde, des visages avenant comme une déesse voulant secourir les malheureux. Mais sous les contours voluptueux et laiteux des blouses blanches, la pourriture règne et se propage.
Dans les âmes et les corps en putréfaction. Dans un poême, écrit dans les abysses et les étonnements des pue-la-sueurs. Ils ont autant de prostitués, de cavaliers noirs, de tempêtes miasmées que vous ne pourrez l’imaginer. Ils sont là pour dépecer votre mère, écarter votre père, dévorer votre enfant, entrainant, sciant, tronçonnant jusqu’à la faim de leur voracité et de leur éternelle jérémiade. De véritables plaies sur pattes, de la purulence qui s’écoulent de leurs pores.
Ils veulent vous coucher, vous palper et vous faire boire des mixtures, vomies par les monstres cyclopéens qui les ont enfantés. Fuyez, pauvres fous et malheureux, prenez les blouses blanches et brulez-les.
Coupez leur corps en morceaux, saignez-les dans le sacrifice de l’autel endormi, qui ne demande qu’à récompenser les vertueux contre les immondices et les monstruosités qui sont sortis de la géhenne. Tuez-les tous avant qu’ils ne viennent pour vous, leur impiété n’a d’égal que leur avidité. Faites-les passer à trépasser pour éviter de trépasser.