La peur chinoise
Quand on lit les médias chinois, on y sent une peur lancinante derrière leurs articles de fanfaronnade. Cette peur est que le monde puisse se passer de la Chine. Ce ne sera pas encore le cas pour les 20 prochaines années, mais à chaque fois, qu’un pays ou une région tente de contourner la Chine pour se développer, alors la Chine estime qu’il ne peut pas y arriver, car la Chine est indispensable et qu’il ne faut pas compter sur les Etats-Unis qui ont une logique de prédation. Ce qui est vrai.
Toutefois, la Chine se rend compte que la politique qu’elle a mené pour se développer, souverainisme et nationalisme, tout en martelant le libre-échangisme pour les autres, est en train d’être récupéré par les autres pays. Car fondamentalement, les Etats sont toujours l’entité la plus puissante pour gérer les sociétés.
Quand l’Angleterre a lancé son Global Britain, la Chine l’a dédaigné sur le fait que ce sont simplement des mots et que l’Angleterre n’a absolument pas la capacité de proposer une industrie et une main d’oeuvre comme les chinois. L’Inde, après des années de protectionnisme et de refus d’ouverture, se met à signer des traités de libre-échange avec l’Angleterre, l’Australie ou les Emirats et là encore, la Chine s’énerve en disant pourquoi aller à l’autre bout du monde alors qu’on a un gigantesque partenaire comme voisin ?
Cette peur est assez paniquante pour la Chine, car quand vous avez une industrie portée par 1,4 milliard de personnes qui est exclusivement tournée vers le commerce extérieur, alors vous savez que le retour de la souveraineté des autres Etats met votre modèle en péril. Seul les Etats-Unis n’y arrivent pas. Car le volume commercial entre la Chine et les USA ont atteint près de 755 milliards de dollars en 2021, soit une augmentation de 30 %. Cela signifie que si la Chine s’effondre, les Etats-Unis s’effondrent instantanément et vice-versa.
Le Saint-Graal de la Chine est que sa production puisse uniquement satisfaire son marché intérieur, ce qui lui permettrait de vivre en autarcie totale. Beaucoup d’empires s’y sont essayés, très peu ont réussi. On a également les Routes de la Soie qui sont contré de toute part. Des initiatives comme le Blue Dot Network de Biden, le Global Gateway de l’Union Européenne ou le projet Mausam de l’Inde veulent contrer les Routes de la Soie, mais la Chine a raison de dire que c’est juste des promesses en papier sans rien derrière.
Le BDN de Biden envisageait d’investir plus de 10 000 milliards de dollars, mais le président sénile n’est même pas capable de voter son propre budget de 1800 milliards de dollars pour son propre pays. L’Europe apporte une petite dîme avec à peine 300 milliards de dollars qui ne sont encore que des promesses. Quand au projet Mausam, il consiste à explorer les routes liées à la mousson et comment cette dernière a affecté les traditions et les cultures dans l’Océan Indien. Mais encore une fois, cela reste juste des promesses en papier.
Tandis qu’Une Ceinture Une Route possède le cash pour 1000 milliards de dollars et à chaque année, la Chine et ses partenaires injectent environ 50 milliards pour la concrétiser. Donc oui, la Chine doit avoir peur pour sa dépendance envers le commerce extérieur, mais les autres sont trop loins et trop incompétents pour la rattraper. D’où la solution militaire pronée par les Etats-Unis.