La fin d’un monde de Drumont


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  • Après la France Juive, j’ai attaqué la Fin d’un Monde de Drumont. Et il est encore plus fouillé et magnifique que le premier. Les premières pages sont empreint de nostalgie et on retrouve les mêmes fulgurances géniales qui est la caractéristique de Drumont. Mais contrairement à la France juive où il attaque sans relâche les juifs, la Fin d’un monde se veut une étude sociale sur la France de la fin du 19e siècle. Drumont parle de son époque, il revient longuement sur la Commune, mais surtout, on a tout une seconde partie où il parle des mouvements socialistes français.

    On sent un attachement à ces mouvements chez Drumont, car ils permettent de lutter contre le capitalisme fou imputé aux juifs. Comme dans la France juive, Drumont dresse un manichéisme entre l’ancienne France et l’arrivée des juifs et leur spéculation financière qui a asphyxié la France de l’ancien temps. Des paysans, qui avaient travaillé leur terre, depuis 1000 ans et qui s’en sortaient bien que mal, se sont retrouvés à travailler pour des propriétaires terriens qui étaient en France depuis moins de 5 ans. Les Rotchilds ont été de véritables fossoyeurs de la France, empreints d’une haine contre le christianisme.

    Drumont parle aussi de l’International, notamment du tout premier manifeste dont il reproduit l’intégralité :

    Si devant la loi nous sommes, vous des iuges et nous des accusés, devant les principes nous sommes deux partis, vous le parti de l’ordre à tout prix, le parti de la stabilité, nous le parti réformateur, le parti socialiste. Examinons de bonne foi quel est cet état social que nous sommes coupables de déclarer perfectible! L’inégalité le ronge, l’insolidarité le tue, des préjugés anti-sociaux l’étreignent dans leurs mains de 1er. Malgré la Déclaration des droits de l’homme et les revendications populaires, un instant triomphantes, en 1793, la volonté de quelques-uns peut faire et fait couler le sang par torrents dans les luttes fratricides de peuple à peuple, qui, ayant les mêmes souffrances, doivent avoir les mêmes aspirations.

    Les jouissances ne sont que pour le petit nombre qui les épuise dans ce qu’elles ont de plus raffiné ; la masse, la grande masse, languit dans la misère et dans l’ignorance, ici s’agitant sous une oppression implacable, là décimée par la famine, partout croupissant dans les préjugés et les superstitions qui perpétuent son esclavage de fait.

    Si nous passons aux détails, nous voyons les opérations de Bourse jeter le trouble et l’iniquité, les pachas financiers faisant à leur gré l’abondance ou la disette, semant toujours autour des millions qu’ils entassent le mensonge, la ruine et la hideuse banqueroute. Dans l’industrie, une concurrence effrénée, faite sur le dos des travaillfeurs, a rompu tout équilibre entre la production et la consommation.

    On manque de bras pour le nécessaire, et l’inutile superflu abonde; tandis que des millions d’enfants pauvres n’ont pas un habillement, l’on étale dans les expositions des châles à des prix fabuleux qui ont coûté plus de dix mille journées de travail.
    Le travail de l’ouvrier ne lui donne pas le nécessaire et les sinécures fleurissent autour de lui.

    La civilisation antique est morte d’avoir gardé dans ses flancs la plaie de l’esclavage ; la civilisation moderne mourra aussi, si elle ne tient pas plus compte des souffrances du grand nombre, et si elle persiste à croire que tous doivent travailler et s’imposer des privations pour procurer le luxe à quelques-uns; si elle ne veut pas voir ce qu’il y a d’atroce dans une organisation sociale dont on peut tirer des comparaisons comme celle-ci :

    « Si vous voyiez une volée de pigeons s’abattre sur un champ de blé, et si, au lieu de picorer chacun à son gré, quatre-vingt-dix-neuf s’occupaient à amasser le blé en un seul tas, ne prenant pour eux que la paille et les déchets ; s’ils réservaient ce tas, leur travail, pour un seul d’entre eux, souvent le plus faible et le plus mauvais de toute la volée ; s’ils formaient le cercle, complaisants spectateurs, tout un long hiver, tandis que celui-ci irait se gavant, dévorant, gâchant, jetant à droite et à gauche; si un autre pigeon, plus hardi, plus affamé que les autres, touchait à un seul grain, tous les autres lui volaient dessus, lui arrachaient les plumes, le déchiquetaient en morceaux ; si vous voyiez cela, vous ne verriez vraiment que ce qui est établi et journellement se pratique parmi les hommes… » (Docteur W. Palley, de l’Université d’Oxford, Extrait du journal la Coopération, mai 1868.)

    C’est navrant de vérité !

    N appartient-il pas aux quatre-vingt-dix-neuf celui qui naît dans la misère, formé d’un sang appauvri, quelquefois souillant de la faim, mal vêtu, mal logé, séparé de sa mère, qui doit le quitter pour aller au travail, croupissant dans la malpropreté, exposé à mille accidents, prenant souvent dès l’enfance le germe des maladies qui le suivront jusqu’au tombeau?

    Dès qu’il a la moindre force, à huit ans, par exemple, il doit aller au travail dans une atmosphère malsaine, où, extenué, entouré de mauvais traitements et de mauvais exemples, il sera condamné à l’ignorance et poussé à tous les vices. Il atteint l’âge de l’adolescence sans que son sort change. A vingt ans, il est forcé de laisser ses parents, qui auraient besoin de lui, pour aller s’abrutir dans les casernes ou mourir sur le champ de bataille, sans savoir pourquoi.

    S’il revient, il pourra se marier, n’en déplaise h l’économiste anglais Malthus et au ministre français Duchàtel, qui prétendent que les ouvriers n’ont pas besoin de se marier et d’avoir une famille, et que rien ne les oblige à rester sur la terre quand ils ne peuvent pas trouver le moyen de vivre.

    Il se marie donc ; la misère entre sous son toit, avec la cherté et le chômage, les maladies et les enfants. Alors si, à 1’aspect de sa famille qui souffre, il réclame une juste rémunération de son travail, on l’enchaine par la faim comme à Preston ; on le fusille comme à la Fosse-Lépine ; on l’emprisonne comme à Bologne; on le livre à l’état de siège comme à Barcelone ; on le traine devant les tribunaux comme à Paris.

    Ce malheureux gravit son calvaire de douleurs et d’affronts ; son âge mûr est sans souvenirs, il voit la vieillesse avec effroi : s’il est sans famille, ou, si sa famille est sans ressources, il ira, traité comme un malfaiteur, s’éteindre dans un dépôt de mendicité. Et pourtant cet homme a produit quatre fois plus qu’il n’a consommé, qu’a donc fait la société de son excédent?

    Elle en a fait… le centième pigeon.

    C’est fascinant à quel point ce manifeste, qui date de plus d’un siècle, n’a pas changé d’une virgule par rapport à l’état de la société actuelle. En fait, le capitalisme est devenu plus sauvage, plus prédateur, ce qu’il ne peut pas détruire par des crises cycliques, il le fait par la guerre, c’est autant de main d’hommes qu’on n’aura plus besoin de nourrir pour le plaisir délectueux des bouches des financiers et des escrocs.

    Une grande partie de la Fin d’un monde se tourne sur les luttes sociales, mais aussi leurs ennemis, les conservateurs et les anarchistes. Drumont voue une haine non dissimulée aux conservateurs qu’on pourrait assimiler à la droite aujourd’hui. Lâche à en crever, hypocrite à en vomir, elle endosse le costume du maitre de circonstance. Si le clergé récupère le pouvoir, alors tous les droitards vont aller se tortiller le cul et s’asperger d’eau bénite à l’église. Si c’est le mouvement révolutionnaire qui reprend le pouvoir, alors les mêmes vont aller égorger les prêtres dont ils avaient demandé la bénédiction.

    Les anarchistes, pour Drumont, est un parti qui ne se rattache que de loin à l’Anarchisme scientifique de Bakounine et de Kropotkine qui, Tartares à formules, revêtaient de théories scientifiques le retour à la iberté barbare de la steppe. L’anarchie va éclore en des dizaines de mouvements, mais aucun ne défend l’ancienne France pour Drumont. Au cours du chemin, chacun dévie et finit par se prosterner devant les juifs.

    Dans notre époque actuelle, ces anarchistes sont le Lumpen Prolétariat, c’est à dire dans le cas de la France, les migrants et les banlieues. Il est stupide et impossible de les assimiler à l’ancienne France, ni même la nouvelle. Ils sont là pour les aides et huilent la criminalité ambiante en important des moeurs et des coutumes qui seront éternellement étrangères à la France comme celle des juifs.

    Petite parenthèse pour dire que j’ai vu beaucoup de musulmans français, qui reprenaient les thèses de Drumont, en faisant de l’antisémitisme à deux balles. Ils se croient intelligents, mais je vous le dis, si Drumont avait été en vie aujourd’hui, il aurait craché à la gueule des musulmans et des africains. Drumont ne détestait pas les juifs parce que c’était des juifs. Ce n’était pas du racisme de peau et Maurras était pareil. Il détestait les juifs parce que pour Drumont, c’était des sémites (qui incluent aussi des arabes) et la France est un pays aryen. Et n’en déplaise aux débiles qui galvauderaient ce mot, Aryen concerne une partie des européens, des indiens et des perses. Les sémites sont les arabes en général. Drumont ne voulait pas de l’Orient en France, et surtout aux affaires.

    Il n’a pas hésité à faire des dizaines de duels dans sa vie et autant de procès parce qu’il ne pouvait pas blairer 800 000 juifs en France, alors imaginez ce qu’il aurait dit de plusieurs millions de musulmans et autant d’africains ? Et je suis musulman, pratiquant et croyant, mais je considère Drumont comme ayant de plus haute valeur que d’en faire un butoir de porte afin de justifier un antisémitisme qui n’a rien à voir avec les thèses de Drumont. Drumont détestait le règne de l’argent sans travail, Drumont transpirait par son amour envers les pauvres, les paysans, les ouvriers et cette race qui a fait de la France, une nation solide et prospère pendant des siècles.

    Pour Drumont, la propriété est sacrée et il faut le lire dans les mouvements anti-propriétés qui n’ont que de nom parce que ce sont des accaparements. Dans la Fin d’un Monde, il cloue le cerceuil de 1789, considérant que c’était un pillage des terres et des propriétaires de la France par les bourgeois et les juifs. Le nombre de personnes qui ont été torturés et massacrés pour que les révolutionnaires mettent la main sur leurs terres atteint des centaines de milliers. Drumont le dit très bien : Quand les bourgeois ont pillé tout ce qui était possible de piller et que les prolétaires ont demandé leur part, ils ont reçu la canonnière.

    En plus de son amour pour le pauvre, Drumont voue une haine absolue à la République, car cette dernière est faible envers les forts et impitoyable envers les faibles. Le grand homme raconte comment des personnes qui avaient volé quelques branches de mahonias dans le jardin de Rothschild ont été traités de façon impitoyable. On avait tiré sur eux à trois reprises ! Pour quelques branches, alors que cette terre de France leur appartenait de droit.

    Dans la fin d’un monde, Drumont raconte aussi comment le pouvoir va toujours trouver des forces de l’ordre qui tireront sur la foule pour protéger les financiers. A chaque fois que le prolétaire tente de reprendre son bien ou sa dignité, alors il est éborgné et mutilé à vie par des policiers qui éclatent de rire devant la mare de sang. C’est encore fascinant ces écrits prophétiques de Drumont, car il décrit le mouvement des gilets jaunes et comment ils ont été traités. A chaque fois que le prolo se rebelle, alors la répression est d’autant plus sanglante. Et vu la trajectoire actuelle de la France, il est à parier que les mouvements des pauvres vont devenir plus violents et l’autorité répondra avec la même force.

    Je ne me permettrais pas de critiquer de Drumont, car c’est un auteur remarquable par son oeuvre et sa vie. On n’est pas dans une petite crapule comme Céline qui a attendu de crever avant que ces écrits antisémites sortent et là, on a racisme de peau. Drumont l’a fait de son vivant, mais tout mettre sur le dos des juifs est un peu tiré par les cheveux. Car la complicité interne des élites françaises n’a rien à envier à l’avidité des juifs et à leur envie de se venger après ce que leur avait fait Philippe le Bel… Trop vieux ? Le juif ne pardonne jamais, même pendant des siècles !

    Même si on pointe la critique du juif par Drumont, on oublie sa critique contre l’Allemagne. Parce que pour lui, les pires juifs soint ceux de l’Allemagne. Les Judengasse de Frankfurt comme il les appelle. Et comme aujourd’hui, la France est asservie par l’Union Européenne qui est en réalité l’Allemagne hitlérienne, on a tous les travers que faisaient subir les juifs au 19e siècle. Rien n’a changé et les juifs sont toujours présents, camouflés dans des noms bien français. Il suffit de voir la quantité de juifs qui composent le gouvernement actuel, un gouvernement qui lèche les couilles de l’Allemagne et qui rêve de dépecer la France une bonne fois pour toute pour faire plaisir aux maitres de Berlin.

    Mais on a la même problématique en Afrique et dans quasiment tous les pays. Une élite hors sol, contrôlée par des entités financières gigantesques et qui broie les peuples dans une cadence infernale. Il n’y a pas de juifs en Afrique et encore moins au pouvoir. La même chose pour l’Amérique latine où on peut prendre l’exemple de l’Argentine qui a été détruite par les fonds vautour. Même si on va me dire que ceux qui tiennent les rênes de ces fonds vautour sont des juifs, mais ce ne sont pas de argentins à ce que je sache. Un envahisseur envahit, un parasite parasite et un ver ténia épouse les anneaux de l’intestin pour dévorer l’homme sain de l’intérieur. C’est leur nature, c’est la spéculation financière et donc, le capitalisme qui sont les seules causes principales. On a le même problème en Chine ou en Inde et la question juive, les mecs s’assoient dessus.

    Drumont revient aussi sur le concept de propriété privée. La conception de la propriété privée par l’Eglise catholique est une interprétation de la propriété par droit divin. Dans cette théologie, personne ne possède une propriété privée totale et absolue. Vous n’en avez que l’usufruit. Car la propriété totale et absolue appartient à Dieu, il peut les détruire et les construire. Les hommes, qui sont ses créations, ne peuvent en jouir que dans une certaine limite et un certain temps. Dans une société terrestre idéale, la propriété est collective. Ce qui était le cas dans les premières sociétés humaines. Tout le monde contribuait à sa façon dans le village et personne ne possédait rien que les autres ne puissent pas utiliser. Dans une société idéale, donc une description du Paradis, la propriété privée n’existe pas puisque tout le monde reçoit ce qu’il mérite et ce qui lui est dû.

    Sur Terre, ni aujourd’hui, ni dans le passé, on ne peut pas faire ça et donc, l’Eglise a instauré la propriété privée, mais avec les codes chrétiens. On peut en jouir, mais on ne doit jamais oublier les pauvres. Et les pauvres ont toujours un recours auprès de l’Eglise s’ils n’ont rien. L’athéisme et la révolution vont détruire ça avec une propriété privée absolue et totale. Si dans un lopin de terre, borné par des titres juridiques, un premier propriétaire se remplit la panse à en crever et dans le lopin de terre, le premier propriétaire crève de faim, eh bien, c’est la faute à pas de chance. L’Eglise ne l’aurait pas permis.

    Et Drumont fait ce rappel de ce droit naturel que comme son nom l’indique, si la propriété privée cesse d’être juste pour tout le monde, alors l’homme peut revenir au droit primitif. Car ce code de la propriété privée a été adopté d’un commun accord parce que tout le monde s’y retrouvait. Si un homme vole des fruits dans une propriété privée parce qu’il n’a pas mangé depuis 3 jours, la religion estime qu’elle ne doit pas le chatier. Cette terre fruitée appartenait au collectif avant l’arrivée de la propriété privée. Si cette dernière devient trop inique, alors elle cesse d’être une loi et un code. Cela ne signifie pas que ce qui est illicite devient licite, même en cas d’absolue nécessité, cela signifie simplement des subtilités que le code de la propriété privée n’est une loi d’airain et en aucun cas, un droit naturel, c’est une fabrication et par conséquent, il peut être détruit.

    L’abomination de l’intérêt du capital

    Drumont détestera l’intérêt sur l’argent jusqu’à la fin de sa vie. L’exécrable fécondité de l’argent comme il disait. Ce n’est pas un hasard si l’Islam a interdit l’usure et le considère comme l’un des trois péchés capitaux avec l’alcool et la luxture. Car l’intérêt sur l’argent récompense le travail sans effort, la richesse sans aucune production. Pour montrer l’aspect effroyable de l’intérêt sur l’argent et de sa destruction sur la société, Drumont cite une brochure de 1848 intitulé Le dernier mot du socialisme par un catholique :

    Un homme possède 200,000 francs en immeubles, ou autrement, voilà sa propriété, son bien.

    Cet homme ne se livre à aucun travail productif, il reste complètement oisif. Il ne crée donc par lui-même aucune valeur qui puisse ajouter un centime à ses 200,000 francs de fortune. Ainsi donc, s’il dispose de 50 centimes seulement en plus de ses 200,000 francs, ces 50 centimes, ne provenant pas de son propre travail, seront évidemment le produit du travail d’autrui.

    Est-ce 200,000 francs qu’il possède, oui ou non ? Ce n’est donc pas 200,000 fr. 50 centimes. Il est bien convenu qu’il n’a pas produit par son propre travail une seule obole. Rien de plus clair et de plus précis que son bilan.

    Le voici dans toute sa vigueur mathématique :

    Avoir…………………………………………………………… 200,000 fr.
    Travail personnel…………………………………….. 0
    Total……………………………………………….. 200,000 fr.

    Cet homme dépense 10,000 francs par an, ce qui fait exactement 200,000 francs en vingt ans. Il est donc de toute évidence que, s’il ne dépense que son propre bien, que ce qui est à lui, il ne possédera plus rien absolument la vingt et unième année.

    Cette arithmétique est bien simple.

    Il avait…………………………………………………….. 200,000 fr.
    Il a dépensé ………………………………………………. 200,000
    Reste……………………………………………….. 0 fr.

    Mais avec le revenu ou l’intérêt du capital, cet homme dépensera éternellement ses 10,000 francs par an, et si nous le faisons mourir à la soixantième année de sa jouissance, je suppose, il aura déboursé 600,000 fr.

    Les héritiers successifs, sans apporter un rouge liard parleurs biens ou leur travail personnel, pourront dépenser toujours aussi 10,000 francs annuels pendant mille et mille-générâtions, et, en tes arrêtant à la vingt-quatrième seulement,

    ils auront dépensé………………………………………….. 6,000,000
    En tout…………………………………………. 6,600,000 fr.

    Or, ces gens n’avaient et n’ont jamais eu de leur propre bien que 200,000 francs, auxquels ils n’ont pas ajouté un centime par leur travail personnel, ci 200,000 fr / 6 600 000 fr.

    Ils ont donc dépensé 6,400,000 fr de plus qu’ils n’avaient.

    Est-ce clair ? Est-ce précis ? Que vous appeliez cela revenu, intérêt du capital, tout ce qu’il vous plaira, un seul fait reste
    incontestable.

    Il est parfaitement établi :

    1° Que la fortune totale de votre privilégié n’était que de………………. 200,000 fr.
    2° Son travail personnel a été de . . 0
    3° La fortune de ses héritiers successifs et leur travail personnel de……. 0

    Total… 200,000 fr.

    Deux cent mille francs, vous l’entendez, pas une obole de plus ! Or, ceux qui ne possédant que 200,000 francs, et n’ayant pas gagné un centime de plus par leur propre travail, ont cependant dépensé 6,600,000 francs, ont nécessairement, inévitablement pris à d’autres les 6,400,000 francs qu’ils ont dépensés en plus que leur fortune.

    C’est comme ça que vivent la totalité des financiers et des oligarques. Je le dis toujours, le financier est l’escroc et le parasite dans sa forme finale. Qu’il s’appelle Charles Gave, se parant de patriotisme à deux balles en essayant de distiller le poison du néolibéralisme comme son raclure de modèle, Friedman ou comme Rothschild, qui reste encore la famille la plus puissante au monde, ce sont des escrocs et des parasites dans leur forme finale. A partir du moment où ils gagnent leur vie sur l’usure, ils sont les ennemis du peuple et doivent être combattus en tant que tels.

    La Fin d’un monde est d’une densité exceptionnelle, chaque partie est détaillée à l’extrême avec des sources à l’appui. Maitrisant parfaitement le latin parlé et écrit, Drumont n’hésitait pas à puiser dans les sources françaises et catholiques les plus anciennes et les plus obscures pour étayer ses propos. Rien qu’en lisant ses deux livres, on soupçonne une culture et une connaissance de l’histoire d’un puit sans fond ce qui explique cet amour inconditionnel de l’ancienne France. Ce qui explique sa haine contre les nouveaux venus et l’état de la société moderne parce que la France a fait mieux dans le passé, bien mieux que tout ce qu’on peut imaginer dans la modernité.

    L’appel et les conseils de Drumont aux jeunes patriotes

    C’est à l’intention des jeunes gens de la nouvelle génération qui m’ont écrit des lettres si pleines de tristesse, d’anxiété, de précoce découragement que je me suis étendu sur ce point. (Dans les passages précédents du livre, il parle de la notion de sacrifice et de mourir pour ses idées)

    Je n’ai pas qualité pour prescrire à personne une règle de vie, mais, après avoir pensé et médité, j’ai le droit d’indiquer à de plus jeunes que moi une méthode intellectuelle qui me semble propre à former un être viril. Je dirai donc à ceux qui se trouveront peut-être en position de sauver leur pays, comme auraient pu le faire les hommes de l’Assemblée de 1871, s’ils n’avaient pas été si lamentablement inférieurs à leur tâche :

    “Allez entendre de temps en temps un bon prédicateur pour vous fortifier dans la Doctrine, mais évitez avec soin l’éloquence de la chaire laïque, les prosopopées redondantes, les serments de mourir, l’appareil de ces phrases toutes faites qui ressemblent au matériel de Belloir, qui sert pour toutes les fêtes, aux écussons de carton, aux tentures d’Andrinople, qu’on transporte dans des voitures spéciales. Songez à l’immense ridicule dont s’est couvert le parti monarchique avec cet immense déballage de phrases de rhétorique qui a commencé à la fin de 1871 : « Dieu le veut! Nous reprendrons le glaive des anciens chevaliers, nous combattrons
    avec l’épée flamboyante, nous tomberons s’il le faut comme les Macchabées. »

    Tout cela pour arriver à subir patiemment les actes les plus odieux, sans qu’il se soit trouvé un mâle pour flanquer cinq coups de revolver dans la tête d’un préfet ou d’un commissaire de police qui entrait dans les domiciles privés sans mandat.

    Appliquez à vos projets d’intervention dans les choses publiques l’admirable méthode de méditation des Exercices de saint Ignace. Figurez-vous, en esprit, dans une situation quelconque, comme saint Ignace, par exemple, nous recommande de nous transporter a la veille du Jugement dernier et demandez-vous ce que vous éprouveriez. Déterminez bien à l’avance votre puissance de volonté. Ne vous remplissez pas le cerveau à vide avec des histoires de Chrétiens dans le Cirque que vous racontent des gens obèses, qui se croiraient perdus si leur côtelette n’était pas cuite à point et qui ne souriraient pas du tout s’ils étaient dans une arène au milieu de
    lions affamés.

    Comprenez bien l’admirable passage de Carlyle sur la Crainte et le Courage, la valeur est la seule chose qui ait de la valeur, qui vaille, valour is still value, mais ne mettez pas cela sur le mode trop lyrique, ne vous mentez pas à vous-même et ne vous imaginez pas que vous n’aurez jamais peur comme les d’Audiffret-Pasquier, les estradiers. les faiseurs de discours anniversaires qui jettent le gant à la République à 9 heures trois quarts, après avoir dit au cocher d’être exact avec le coupé à 10 heures moins cinq.

    « Exagérez, majorez, au contraire, la peur que vous ressentiriez en face d’un danger réel; dites-vous qu’un flux de ventre ou un gros rhume enlèvent beaucoup de leurs moyens aux êtres les mieux trempés. Remémorez-vous à vous-même tous les motifs, si légitimes souvent, qui vous empêcheraient d’agir. Mais, le jour où vous aurez bien déterminé vis-à-vis de vous-même ce que vous vous croyez capable de faire, le point précis où vous jugez pouvoir aller, ne cherchez pas des prétextes à ne pas agir dans les conseils décourageants des vieux politiciens conservateurs ; persuadez-vous bien que ce sont eux qui nous ont amenés où nous en sommes, non point parce qu’ils n’ont pas été héroïques, — cela n’est pas donné à tout le monde — mais parce qu’ils n’ont pas fait le minimum d’efforts qu’ils pouvaient faire sans se hausser à des proportions surhumaines, parce qu’ils ont été constamment dominés par leur amour du bien-être, par leur continuelle préoccupation de ne point déranger la commode installation de leur vie.

    « Par-dessus tout, envoyez promener ceux qui, comme péroraison à un discours grandiloquent, vous compareront à des martyrs.

    « Il existe rue du Bac une maison où les apôtres qu’enflamme l’amour de Dieu se préparent au martyre ; il y a là un pieux musée d’où l’on sort comme écrasé d’admiration pour le courage des serviteurs de Jésus-Christ; on voit là tous les instruments de supplice qu’a pu inventer la férocité humaine et qui n’ont jamais effrayé l’héroïsme des missionnaires. Nadar, mon aimable voisin de l’Ermitage de Sénart et qui est un mécréant fieffé, me racontait, avec des larmes dans les yeux, une cérémonie d’adieu dont il avait été témoin :

    Un père et une mère assistant à la messe de départ dite pour leur fils. Le fils était désigné pour un poste d’où aucun prêtre n’était revenu vivant, où le missionnaire qui avait précédé celui qui allait s’embarquer avait été déchiqueté par le bourreau, haché en menus morceaux avec un canif; les parents le savaient et un enthousiasme céleste se peignait sur leur visage à la pensée du sacrifice qu’accomplissait leur enfant.

    J’ai eu un cousin, Cambier-Drumont, dont Msr Perraud a écrit la vie glorieuse et brève, et qui, en quittant l’École normale, renonça à tout ce qui s’ofTrait à lui dans l’espoir d’obtenir la mort du martyr; brisé par les fatigues de l’apostolat, il expira au fond d’une jonque, sur un fleuve de Chine, en ne regrettant que de ne pas avoir pu souffrir davantage pour le Sauveur.

    « Votre cas n’est pas du tout le même que celui de ces hommes directement appelés par Dieu ; ne vous laissez jamais comparer à eux ! C’est une idée saugrenue, en effet, que de comparer à des martyrs des catholiques qui sont chez eux, qui souvent sont riches, qui ont la liberté de la presse, la liberté de réunion, la liberté de l’affichage. Vous êtes chez vous, encore une fois, et une bande judéo-maçonnique outrage ce que vous respectez; outragez la bande, insultez ces hommes partout où vous les rencontrerez, coudoyez-les insolemment dans les salons et dans les cercles, divulguez les hontes de leur vie, publiez la liste des commerçants juifs, soulevez-vous, défendez-vous!

    En admettant que vous receviez quelques horions en combattant, vous ne serez pas des martyrs pour cela, vous serez de vaillants soldats, de braves Français qui ont lutté pour leur indépendance, tandis qu’en subissant le joug ignominieux que vous subissez, vous êtes des mufles et des lâches.»

    L’indulgence où après moi le déluge

    Pour illustrer la décadence de l’aristocratrie, Drumont l’aborde sous le point de l’indulgence.

    L’indulgence, en effet, est la caractéristique de cette société. Tout passe. Au moment de quelque gros scandale, tous ces gens qui ont été élevés dans une sorte de religion de l’honneur ont un petit soubresaut, quelque chose comme le frissonnement du mouton qui baisse la tète, lorsque la bise secoue trop sa toison, mais ils prennent vite leur parti. La fatalité économique domine tout.

    Le monde qui veut s’amuser, vivre au milieu des fêtes forme une Franc-Maçonnerie où chacun est compatissant pour les défaillances du voisin. Les femmes riches savent au prix de quels sacrifices elles se maintiennent au premier rang ; elles s’unissent de cœur avec celles qui luttent comme elles peuvent, elles excusent tout, elles ont, comme on dit, « le sentiment de la situation ». Une de ces fêtes éblouissantes, dont tous les journaux parlent, est un effort commun et l’on est reconnaissant à celles qui participent au plaisir général.

    Mme Moraines n est pas une dépravée, c’est une femme dévouée qui, en prenant un vieil amant pour payer ses robes, se sacrifie pour la collectivité. C’est un peu le raisonnement des Anarchistes, car, au fond, toutes les classes, à une même époque, ont des conceptions morales à peu près identiques.

    Les classes sociales ne se convertissent point, c’est l’évidence que le sociologue doit reconnaître ; elles meurent, dans la logique de leur développement. « Une aristocratie, a dit Chàteaubriand, passe par trois phases : celle des services celle des privilèges, celle des vanités. » Les classes supérieures se retrouvent en 1889 où elles en étaient en 1789 ; c’est la phase des vanités qui finit comme finissait en 1789 la phase des privilèges.

    Cette aristocratrie vit dans un monde de rêves, fait de soirées et de mondanités incessantes. Les réalités de la vie ne les touchent pas, cette classe élite est prête à voler, à se prostituer, à s’avilir de toutes les manières possibles du moment que cela permet d’avoir l’argent pour organiser une grande fête et en mettre plein la vue aux autres “dames”. C’est le vieux trope “après moi le déluge”. Je veux m’amuser, je veux rire, je veux danser, je veux baiser et tant pis si le monde est à feu et à sang pour me l’offrir.

    L’exploitation philanthropique du pauvre par la bourgeoisie

    Toujours dans ce livre, Drumont aborde un point que j’ai rarement vu chez d’autres auteurs qui est l’exploitation du pauvre par le bourgeois. On ne parle pas ici de l’exploitation marxiste du pauvre, mais de son exploitation philanthropique. Le bourgeois a utilisé 1789 pour mettre la main sur toute la France qui appartenait au clergé et à la noblesse. Et quand le prolo a demandé sa part, le bourgeois lui a envoyé Thiers et consorts pour les massacrer jusqu’au dernier.

    Mais la pauvre a la tête dure et il fait plus d’enfants que le riche qui se dégénère à chaque génération qui passe. Et donc, le bourgeois avec la classe élite en général a décidé d’utiliser le pauvre pour l’aspect philanthrophique. Les diners mondains, les soirées, les bals, les fêtes où on “récoltait des fonds pour les pauvres”, mais ce n’était qu’un prétexte pour empocher davantage de fric en utilisant l’image de la charité chrétienne.

    Ce qui est saisissant avec cette vision prophétique de Drumont est qu’on a toujours la même merde aujourd’hui. Des milliers d’ONG et d’associations en France et dans le monde, qui montre des images de pauvres, d’enfants crevant la dalle, mais les fonds ne vont jamais aux plus nécessiteux. Pire que ça et Drumont l’explique très bien que d’accord pour qu’on parle du pauvre, mais hors de question de voir sa tronche de sans-dents.

    Si dans une soirée mondaine où vous aviez tous les péteux et pétasses s’entrelèchant les uns les autres, minaudant avec des airs de chienne battue sur la pauvreté dans le monde et que tout d’un coup, un pauvre loqueteux, sale et hirsute débarquait au milieu de la salle, alors vous auriez un rictus de dégout et de vomi sur tous les membres et on appellerait tout de suite la sécurité pour le battre à mort et jeter son cadavre loin des yeux et du coeur.

    Et j’inclus toutes les initiatives dans ce panier.

    Houssen Moshinaly

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