Comment gérer sa mort numérique ?


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  • On se rend compte que le web et la technologie n’ont quasiment rien prévu quand on meurt. Une grande partie de notre vie numérique disparaitra avec nous et c’est peut-être une bonne chose ?


    Pexels / Pixabay

    La mort, on n’y pense jamais ou plutôt on y pense tout le monde et on l’écarte d’un revers de la main. Mais la mort récente de ma mère m’a fait réfléchir sur ce que nous laissons après, concernant notre vie numérique. Ce n’est pas un problème pour ma mère qui n’a jamais utilisé internet. Mais pour moi, une grande partie de ma vie numérique va disparaitre.

    Quand vous regardez les plateformes comme Google, Facebook et autres conneries, il n’y a quasiment rien qui se rapproche d’un testament ou d’un processus qui permettent de transférer le compte et les avoirs. Prenez par exemple Google Adsense, rien n’est fait pour laisser un second bénéficiaire. Il faudrait que je laisse les identifiants et mots de passe de mon compte Google Adsense et que je laisse des instructions pour mes proches pour qu’ils puissent changer le nom du bénéficiaire.

    Et c’est un vrai souci quand son entourage n’y connait rien à internet. Malgré des instructions, ils risquent de foirer et vu l’ayatollisme de Google dans ce domaine, on peut penser que la publicité va lui rapporter un peu d’argent après ma mort.

    Cela concerne aussi les noms de domaine et les hébergements. J’en ai plusieurs, des centaines d’articles que j’ai écrit depuis 20 ans. Et ils resteront le temps de l’expiration. L’hébergement, je le paye tous les mois et je ne vais pas mettre une charge supplémentaire à payer sur mes proches. Donc, votre vie numérique disparaitra au bout d’un mois.

    D’un coté, c’est triste et pathétique qu’on disparaisse de manière aussi foudroyante et inconnu de tout le monde. C’est rigolo de voir que le web est devenu tellement individualiste que votre mort est traité de la même manière que si vous mourriez sur une île désert. Tout le monde s’en fout. Mais peut-être que c’est comme ça que doit vivre une vie numérique. Aussi éphémère que son propriétaire. Tout le contenu doit disparaitre sinon cela devient une sorte de vie zombie qui échappe au contrôle et qui est géré uniquement par les algorithmes.

    On peut préparer sa mort numérique si on voit la mort venir, comme dans le cas d’une maladie grave. Mais si on est fauché par un chauffard ou qu’un avion nous tombe sur la tête, il n’y a absolument rien à faire. On disparait tout aussi sec.

    Houssen Moshinaly

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