Comment je suis passé à Linux par la force des choses (Linux Mint)


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  • Un malware vraiment merdique sur mon vieux Windows, un ras le bol général, un futur Windowsien tout aussi pourri et me voilà sur Linux Mint à travers quelques jours de cauchemar.


    Il est de bon ton pour des blogueurs ou des youtubeurs de parler de Linux pour faire des vues en faisant du Windows Bashing ou du Linux Bashing dans le seul but de faire des vues et de rester comme avant sans jamais rien changer. Je ne voulais pas passer à Linux, en tout cas, pas de cette façon, j’y pensais dans l’avenir. Car mon vieux PC date de plus de 10 ans, il tombe en labeaux (au passage, si vous voulez m’en payer un, n’hésitez pas !) et il tournait sous Windows 7 depuis plusieurs années. Il n’est plus mis à jour depuis 2020, mais je l’ai tiré encore et encore et j’aurais pu trainer encore si je n’avais voulu aider un ami à se former à l’informatique…

    Eh oui, le passage linuxien a été un accident de circonstances et je ne sais même pas si je vais rester dessus. Cet ami en question est un total novice en informatique, il sait à peine utiliser un ordinateur et il cherchait du boulot. Donc, il fallait le former à la bureautique, à des logiciels de gestion, etc. Je commence à le former, c’est cahin-cahin, il est difficile d’imaginer des personnes qui n’ont jamais touché à un ordinateur de leur vie, mais ça existe et ils se comptent par millions. C’est juste qu’ils ont un parcours de vie où ils n’en avaient pas besoin.

    Je commence à le former en sachant que même si j’étais sous Windows 7, c’est Open Source dans tous les coins, Libreoffice pour la bureautique, Inkscape pour le dessin et la retouche d’image, Shotcut pour le montage vidéo, Audacity pour le son, etc. Pour mes besoins personnels, ça fait largement l’affaire. Mais un couac est arrivé pour les logiciels de gestion et dans mon bled, toutes les boites et même boutiques utilisent les logiciels de Sage. Impossible de le trouver. Je commence quand même la formation avec des logiciels Open Source comme Open Concerto ou Dolibarr. Je n’arrive pas à installer Dolibarr, mais Open Concerto marche sans trop de problèmes. Mais pour que le mec ait toutes ses chances de trouver un boulot, ce serait bien qu’il s’exerce sur des logiciels Sage.

    Je finis par dénicher quelqu’un qui me file des versions pirates, datant d’au moins 12 ans, je me dis que ça suffirait pour le familiariser avec l’interface. Dire que ça a merdé est un euphémisme.

    L’un des pires malwares que j’ai eu

    Car ce qui se passait en tentant d’installer et tester ces différents logiciels Sage est que je me suis chopé un malware, mais vraiment, vraiment vénère ! En fait, cela fait maintenant 25 ans que je m’amuse avec les machines, jamais je n’ai vu quelque chose d’au agressif. Grosso modo, il ajoutait un “v” à chaque logiciel que je lançais ou qu’il trouvait dans ma barre des tâches. Genre, vchrome.exe, vpaint.exe, etc. Et le logiciel infecté refusait de fonctionner et il se relançait en boucle.

    Je pense que le mec qui m’a vendu, n’était même pas au courant, le malware devait trainer depuis des années, car son but était de détruire le système. Les malwares modernes font surtout du phishing ou du ransomware même s’il avait aussi un comportement de ransomware par sa manie d’infecter les logiciels les uns après les autres. C’est lorsqu’il a infecté Chrome que j’ai compris que ce n’était pas la peine d’insister. Comme suite de sécurité, j’utilisais Comodo Internet Security Suite et rien de rien, nada walou. Il ne trouvait rien. Malware Bytes n’était plus supporté pour Windows 7 et des scanners en ligne comme ceux d’Eset ou Bitdefender plantaient pendant l’installation. La maison était en feu et dans ce cas, on prend les trucs les plus précieux et on se casse. J’ai sauvegardé ce que j’ai pu et d’instinct, je savais que je devais donner sa chance à Linux.

    Car oui, j’aurais pu faire une nouvelle installation en passant à Windows 10, comme chez nous, tout le monde pirate, ce n’était pas difficile de trouver n’importe quelle version de Windows. Mais je me suis dit que c’était peut-être un signe du destin et qu’il fallait passer à quelque chose de plus propre.

    Pour vous donner une idée, dans mon bled à Madagascar, on peut vous avoir une clé bootable Windows 11 pour 2 euros, oui, c’est piraté, mais comme la majorité des Windows dans le monde. Cependant, je me suis dit que je suis beaucoup trop fauché pour me payer un nouveau PC afin d’exploiter pleinement Windows 10 ou Windows 11. De plus, je suis toujours l’actu tech et quand vous voyez cette abomination de Microsoft Recall qui prend une capture d’écran toutes les 5 secondes de ce que vous faites sur votre machine pour les envoyer à Microsoft pour qu’il entraine ces IA avec et qu’il les vendent aussi aux grosses boites, eh bien non merci.

    Installation avec obstacles de Linux Mint

    En sachant que Windows 10 arrive en fin de vie en 2025 et on vous imposera Windows 11 et le Recall, les GAFAMS ne vivent que pour vos données personnelles. Donc, j’allais tester Linux pendant quelques temps. Comme c’était déjà présent dans ma tête depuis mal de temps, je savais que j’allais choisir Linux Mint. Ubuntu et Debian, j’avais déjà testé dans le passé et j’étais pas convaincu.

    Linux Mint essait de rester hybride dans son approche que ce soit en termes d’environnement graphiques, de logiciels disponibles et surtout, je ne veux pas d’un OS que j’installe en 10 minutes et que je passe les 6 prochains mois à faire marcher. Je veux un truc aussi simple que possible. Donc, comme je suis tellement fauché que je n’ai pas de connexion illimitée et que dans Firefox, le téléchargement de l’ISO de Mint a planté au bout de la moitié, je suis allé dans un cyber, le mec m’a téléchargé l’ISO et l’a rendu bootable avec la clé que j’avais acheté pour l’occasion.

    C’est lorsque vous réinstallez un OS pour la première fois depuis années que vous faites connaissance avec cette bouse, cette immondice d’UEFI et de Legacy dans le Bios. Car il faut booter depuis la clé USB, mais quand je mettais en Legacy Only, la clé n’apparait pas dans le menu, uniquement le disque dur, avec l’option UEFI and Legacy en même temps, ça marche. Je commence à installer Linux Mint et je rate et rage devant les obstacles au moins une dizaine de fois.

    J’avais des partitions que je voulais garder, notamment une où j’avais sauvegardé ce que j’ai pu de mon ancienne vie sous Windows 7, j’ai perdu beaucoup de choses avec ce malware de merde, mais j’ai eu l’essentiel. Et l’installation de Linux Mint nécessite qu’on fasse les points de montage manuel pour la racine, le home, le var, etc si vous voulez garder vos partitions. Ne le faites pas ! Car il va constamment planter. Ensuite, comme j’étais en UEFI et Legacy et que ce n’était pas un Dual Boot, il exigeait quand même que je crée une partition EFI, cette dernière doit avoir une taille entre 3,5 et 512 Mo. J’en crée une et Grub ne s’installe pas et au moment du redémarrage, j’ai un Grub en mode minimal. Direction le téléphone et consulter de vieux forums pour comprendre et se souvenir que c’est toujours la norme avec Linux. Ca plante, on va chercher de vieux trucs sur le web, on teste, ça marche, “youpi”, ça ne marche pas, on retente jusqu’à la fin des temps.

    La partition EFI n’est pas nécessaire. Je retente l’expérience et patatras, plantage de nouveau. Je voulais absolument garder mes partitions, car j’aurais pu choisir une installation automatique où c’est tout le disque qui est utilisé. Cette fois, je crée simplement la partition /, pas de partition EFI et je tente un coup. Et là, ça marche. Et même si on rage, on peste quand on vient de Windows, c’est comme ça que Linux marche, c’est de la bidouille et même si ça s’améliore, ça fait partie de son ADN, si vous n’êtes pas prêt à mettre les mains dans le cambouis, ce n’est pas la peine d’aller dessus.

    Premier pas sur Linux Mint et quelques galères ici et là

    Donc, je commence à réinstaller tous les logiciels que j’utilisais sous Windows 7. Et c’est aussi une dure leçon quand on fait du Linux, c’est d’éviter cette grosse chiasse de Flatpak, les paquets ne sont pas à jour (Par exemple, Inkscape s’installe en version 1.1 alors qu’on en est déjà à la 1.3), les logiciels non plus et le truc peut planter en plein milieu en laissant votre système pourri par plein de fichiers inutiles. Installez toujours à l’ancienne avec apt-get install ou en cliquant directement sur un fichier deb.

    Donc, j’ai retrouvé tous les logiciels que j’utilisais :

    • Libreoffice pour la bureautique
    • Chrome pour le navigateur
    • Shotcut pour le montage vidéo
    • OBS pour l’enregistrement
    • XNview pour la gestion des images
    • Sublime Text pour l’édition de texte
    • Inkscape pour le dessin et la retouche d’images
    • Open Concerto et Dolibarr pour les logiciels de gestion et ERP

    Concernant Chrome, comme je l’avais installé avec Flatpak, ça été une merde noire. Il s’installait, mais impossible de le lancer et le système monitor m’affichait qu’il était lancé avec plein de rapports de crash. J’ai tenté de tout désinstaller et le réinstaller via le paquet deb fourni par Google. Le même problème, une idée subite, je redémarre le système et Chrome se lance. Comme quoi avec Linux, c’est parfois de la supersition et de la magie noire.

    En fait, j’ai retrouvé tous les logiciels que j’utilisais et évidemment, je peux bénéficier des dernières versions, car sur Windows 7, j’en étais réduit à installer des vieux trucs, obsolètes depuis des années. Il y a un truc que je n’ai pas trouvé est une alternative à Foxit Reader qui est quand même un excellent lecteur PDF. Sur leur site, ils disent qu’ils ont une version Linux, mais je ne l’ai trouvé nulle part et il semble que le logiciel soit devenu payant. Je me suis rabattu sur Okular, mais c’est quand même incroyable qu’avec le dynamisme de la communauté Open Source, on n’ait pas d’un logiciel PDF digne de ce nom.

    Je n’ai pas non plus les logiciels de capture d’écran que j’utilisais sous Windows que ce soit PicPick ou Greenshot. Mais on a Flameshot qui semble avoir de bons retours. Il n’est pas aussi complet qu’un PicPick, mais ça peut faire l’affaire.

    A mon apprenti, il lui manquera Rapid Typing Tutor, un logiciel de dactylo, mais je me suis rabattu sur Klavaro pour lui permettre de s’exercer sur le clavier.

    Evidemment, je ne risque pas de malware à la con sur Linux (oui, je sais que ça existe, mais c’est rarement aussi destructeur). Cela ne fait que quelques jours que je suis sous Linux Mint et on verra ce que l’avenir nous réserve. J’avais testé Debian pendant quelques mois il y a plusieurs années et ce qui m’avait fait passé à Windows 7 est que dans mon bled, mon courant est très instable et ça avait corrompu totalement le fichier système en sachant qu’aujourd’hui, j’ai un onduleur,mais l’instabilité électrique fait parfois des sautes d’humeur à mon système.

    Je ne suis pas comme certains, un prosélyte de Linux et si j’ai une merde noire, je pense que je retournerais sous Windows 10 ou 11, on verra. Cinnamon me plait assez bien, le bureau est semblable à windows, il y a quelques galères ici et là, mais c’est aussi l’occasion de réapprendre comment fonctionne un ordinateur. C’est vrai qu’à 44 ans et plus, c’est chian de devoir bidouiller de vieux fichiers config pour un truc anodin, mais comme je l’ai dit, ça fait partie du charme de Linux, non, il ne sera jamais plus convivial, non tout ne sera jamais parfait, mais le chemin de Windows mène ses utilisateurs dans un monde tellement infernal que même Orwell n’aurait jamais pu l’imaginer dans ses pires cauchemars.

    Après, il y a le support moins important pour les jeux, mais à 40 balais, ce n’était pas ma priorité et surtout, qu’avec Steam + Proton, on peut même lancer des jeux récents qu’ils soient dispos nativement ou non pour Linux. C’est une solution d’émulation qui marche plutôt bien.

    Et pour mon apprenti, c’est aussi une bonne chose. Car c’est cool qu’Open Concerto soit dispo sous Linux et qu’il pourra toujours dire qu’il sait les bases de Linux, ça en jette toujours… même si ceux qui se disent des informaticiens en 2024 ne connaissent même plus le nom de cet OS tellement la propagande microsoftienne est forte.

    Houssen Moshinaly

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