La vitamine C pourrait être la clé pour améliorer l’efficacité des thérapies cellulaires anticancéreuses dérivées des cellules dendritiques

Des chercheurs du Laboratoire d’épigénétique et des maladies immunitaires de l’Institut de recherche sur la leucémie Josep Carreras ont récemment montré que la vitamine C améliore les propriétés immunogènes des cellules dendritiques, in vitro. Des résultats récemment rendus publics montrent que le traitement des cellules avec de la vitamine C conduit à une activation plus cohérente des gènes impliqués dans la réponse immunitaire, principalement par la déméthylation de l’ADN, une sorte de reprogrammation épigénétique. Cette découverte pourrait être utile pour générer des thérapies à base de cellules dendritiques plus puissantes à l’avenir.
Depuis l’apparition des thérapies cellulaires anticancéreuses, celles qui utilisent des cellules vivantes pour trouver et éliminer les tumeurs, de nombreux types de cellules immunitaires ont été utilisées. Les thérapies cellulaires les plus connues utilisent les lymphocytes, comme dans les thérapies CAR-T qui connaissent un grand succès. Récemment, les cellules dendritiques ont attiré l’attention des scientifiques grâce à leur capacité à capter et à présenter des antigènes (petites parties d’un agent pathogène ou d’une cellule cancéreuse) aux lymphocytes T et à induire une puissante activation immunitaire spécifique à l’antigène. À cet égard, le chargement des cellules dendritiques avec des antigènes spécifiques pour créer une mémoire immunitaire constitue les soi-disant DC-vaccins.
Pour étudier les cellules dendritiques en laboratoire, les chercheurs les différencient des monocytes (également une cellule immunitaire) en utilisant un ensemble particulier de signalisation moléculaire. Cette différenciation est accomplie par un ensemble complexe de processus d’activation des gènes dans le noyau, principalement grâce à l’activité de la machinerie de remodelage de la chromatine dirigée par la famille TET des déméthylases, des protéines qui agissent sur les marques épigénétiques de l’ADN.
La vitamine C était connue pour interagir avec plusieurs protéines TET pour améliorer son activité, mais le mécanisme spécifique était encore mal compris dans les cellules humaines. Dans une publication récente dans la revue Recherche sur les acides nucléiques, une équipe dirigée par le Dr Esteban Ballestar a émis l’hypothèse que le traitement des monocytes in vitro tout en se différenciant en cellules dendritiques aiderait les cellules résultantes à être plus matures et actives.
Les résultats obtenus par Octavio Morante-Palacios, premier auteur de la publication, José Luis Sardina (également de l’Institut de recherche sur la leucémie Josep Carreras) et Eva Martínez-Cáceres, responsable de l’immunologie de l’Institut de recherche allemand Trias i Pujol, montrent que la vitamine C le traitement déclenche une déméthylation importante au niveau des sites de liaison NF-kB/p65 par rapport aux cellules non traitées, favorisant l’activité des gènes impliqués dans la présentation de l’antigène et l’activation de la réponse immunitaire. En outre, la vitamine C augmente la communication des cellules dendritiques résultantes avec d’autres composants du système immunitaire et stimule la prolifération des cellules T spécifiques de l’antigène.
En fait, les chercheurs ont prouvé que les cellules dendritiques stimulées par la vitamine C chargées d’antigènes spécifiques du virus SARS-CoV-2 étaient capables d’activer les cellules T in vitro plus efficacement que les cellules non traitées, montrant la supériorité des DC-vaccins traités avec de la vitamine C
Dans l’ensemble, ces nouvelles découvertes soutiennent l’hypothèse selon laquelle le traitement des cellules dendritiques dérivées de monocytes avec de la vitamine C peut aider à générer des DC-vaccins plus performants. Après consolidation de ces résultats dans des modèles précliniques et, espérons-le, dans des essais cliniques, une nouvelle génération de thérapies cellulaires à base de cellules dendritiques pourra être utilisée en clinique pour lutter plus efficacement contre le cancer.
Source de l’histoire :
Matériaux fourni par Institut de recherche sur la leucémie Josep Carreras. Remarque : Le contenu peut être modifié pour le style et la longueur.